Je choisis de vous livrer ces quelques mots confiés hier soir à ma plume lors de mon rituel des Douze Jours de Yule.
Je fais ce choix de partager avec vous mon cheminement dans ma féminité en pensant qu'il fera, peut-être, résonnance en certaines d'entre vous, et en espérant qu'il éclairera le chemin de celles qui le cherchent encore.
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L'arrivée des règles et les tout premiers jours des règles - plus poétiquement appelées les Lunes -, sont devenus pour moi un moment de repos et de recueillement. Un nouveau cycle commence accordé - je m'en réjouis - à celui de la Lune !
Et c'est la femme que je choisis d'évoquer. C'est de la féminité que je choisis de parler, et cette réflexion débute par ma féminité.
Il y a quelques années, le masculin semblait m'accompagner, voire même parfois me précéder. Mes cheveux courts ? Mon goût pour l'activité physique et cette fascination pour la sculpture du corps ? L'énergie que je dégageais ? Mon désintérêt pour le minaudage ? Etaient-ce ces traits que je présentais et qui sont, en général, attribués au masculin ? Etaient-ce ces traits que je ne présentaient pas et qui, eux, sont attribués au féminin ? Qu'est-ce qui poussait les gens à me croire homosexuelle* et à me rattacher d'emblée au masculin - comme si présenter des caractères dits masculins pouvait avoir un lien avec l'orientation sexuelle ?
Il est vrai que je me disais alors Fille du Soleil et que, quelques années plus tôt, une amie et moi nous targuions d'être des "Femmes mecs". Je dirais aujourd'hui que nous avions notre féminité à nous - et c'est là tout l'objet de cet article.
J'ai découvert, des années plus tard, le Tantra qui m'a permis de laisser librement s'exprimer mon masculin dans un cadre de non-jugement et de non-interprétation. Un cadre sain et sécurisant pour lequel je suis reconnaissante et qui m'a offert d'autoriser, d'accepter et d'accueillir ma part masculine et les nombreuses qualités qu'elle peut présenter. Ma part masculine était-elle très développée comme ont pu me laisser entendre les observations de mon entourage ? Je ne sais pas... et peu m'importe... car, aujourd'hui, ma part masculine est l'alliée de ma part féminine, et toutes deux forment, ensemble, MA féminité.
Je respirais ! Je ne vivais plus comme ma part masculine comme une menace à ma féminité, et ne craignais plus d'être jugée !
LA FEMINITE, UN ENSEMBLE DE CODES SOCIAUX ET CULTURELS
De nos jours, en effet, pour être considérée comme telle, la féminité doit répondre à des codes sociaux et culturels précis - tout comme, d'ailleurs, la masculinité. C'est étouffant. Cela emprisonne les femmes dans une image dans laquelle toutes ne se retrouvent pas. Certaines, consciemment ou inconsciemment, s'y plient pour être conformes aux codes, aux attentes de la société et être acceptées par les autres. D'autres pas. Mais, chez les unes commes chez les autres, ces injonctions sociales, ces pressions pour être acceptées peuvent créer, chez certaines femmes, un mal-être, des conflits en elles, du désarroi, des incertitudes, des questionnements sur soi, du manque de confiance en soi, du manque d'estime de soi... Tous ces désagréments que j'ai traversés moi-même...
...avant de comprendre, de savoir intimement, qu'il n'y a pas une féminité, mais qu'il y a autant de féminités qu'il y a de femmes, qu'il y a autant de façons d'être une femme qu'il y a de femmes !
Et ça ne tient pas à une coupe de cheveux, à une activité physique, à une taille de soutien-gorge, au désir d'avoir des enfants ou pas, à son orientation sexuelle... ! La féminité, c'est le beau et authentique assemblage de tout ça et plus encore !
Car avant d'être une femme, une femme est un individu unique et, j'y tiens, "inétiquettable".
UN HOMMAGE AUX FEMMES
Alors, en ce 10ème jour des Douze Jours de Yule, alors que mes règles arrivent, que la Lune s'assombrit et qu'en moi je me replie, je rends hommage à toutes les femmes de la Terre et à leur belle, unique et si touchante féminité.
Agaberte * Patricia Bourrillon
*Je ne m'étonne plus que la Sorcière fut, il y a quelques décennies, le symbole de l'homosexualité. Je m'amuse à penser aujourd'hui que c'est la Sorcière en moi que les gens ressentaient et cette flamme de liberté qui brûlait en moi !
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